DON GIOVANNI
Wolfgang Amadeus Mozart (1756 - 1791)
Opera in two acts in Italian
Libretto: Lorenzo de Ponte
Premièr at National Theatre, Prague – 29 October 178709, 12, 15, 19†, 24, 28 February 1962
Royal Opera House, Covent Garden, London
Conductor: Georg Solti
Chorus master: Douglas Robinson
Stage director: Franco Zeffirelli
Scene and costumes: Franco Zeffirelli
Lighting: Franco Zeffirelli and William Bundy
The Commandatore DAVID WARD bass
Donna Anna his daughter LEYLA GENCER soprano
Don Ottavio her betrothed RICHARD LEWIS tenor
ANDRE TURP tenor (28.02)
Don Giovanni a young nobleman CESARE SIEPI baritone
Leporello his servant GERAING EVANS bass
Donna Elvira a lady of Burgos SENA JURINAC soprano
CLAIRE WATSON soprano (24, 28.02)
Zerlina a country girl MIRELLA FRENI soprano
Masetto her betrothed ROBERT SAVOIE baritone
Time: Seventeenth Century
Place: Seville
† Recording date
Photos © REG WILSON, London
Photos © HOUSTON ROGERS, London
Photos © DONALD SOUTHERN, London
Photos © ATHONY CRICKMAY, London
![]() |
Costume for Leporello |
THE TIMES
1962.02.02
THE GUARDIAN
1962.02.10

OPERA MAGAZINE
1962 March
OPERA MAGAZINE
1962 April
OPERA MAGAZINE
1962 September
MUSICAL TIMES
1962 December
BRIEFE VON OTTO KLEMPERER
2012
OPERA NEWS
DON GIOVANNI
Links from OPERA NEWS ARCHIVES related with Gencer’s performances
Don Giovanni > Opera News > The Met Opera Guild
... Richard Lewis's mild-mannered Ottavio, singing sweetly in all-too-English
Italian, is no match for Leyla Gencer's awe-inspiring Anna. ..
The Practice > Opera News > The Met Opera Guild
... Similarly, we have Leyla Gencer, a soprano not given to pulling punches, cast as
an emotive Donna Elvira in a terrific Don Giovanni conducted by Francesco ..
Don Giovanni > Opera News > The Met Opera Guild
... edgy at the top. Leyla Gencer displays much agility, not much expressive
urgency, as Donna Elvira. Graziella Sciutti, the sweetest ...,
COMPLETE RECORDING
1962.02.19
Recording Excerpts [1962.02.19]
Overture Act
I
Notte e giorno faticar Act I Scene I
Non sperar: se non m'uccidi Act I Scene I
Lasciala, indegno! Act I Scene I
Leporello, ove sei? Act
I Scene I
Ah del padre in periglio Act I Scene I
Fuggi, crudele, fuggi! Act I Scene I
Orsu, spiciati presto Act I Scene II
Ah, chi mi dice mai Act I Scene II
Chi e la? Act I Scene II
Madamina, il catalogo e questo Act I Scene II
Giovinette che fate all'amore Act I Scene III
Manco male e partita Act I Scene III
Ho capito, Signor, si! Act I Scene III
Alfin siam liberati Act I Scene III
La ci darem la mano Act I Scene
Fermati, scellerato! Act I Scene III
Ah! Fuggi il traditor! Act I Scene III
Mi par ch'oggi il demonio si
diverta Act I Scene III
Non ti fidar, o misera Act I Scene III
Povera sventurata! Act I Scene III
Don Ottavio, son morta! Act I Scene III
Or sai chi l'onore Act I Scene III
Come mai creder deggio Act I Scene III
Dalla sua pace Act I Scene III
Io deggio ad ogni patto Act I Scene III
Finch'han dal vino,
"Champagne Aria" Act
I Scene III
Masetto, senti un po'! Act I Scene IV
Batti, batti, o bel Masetto Act I Scene IV
Guarda un po' come seppe Act I Scene IV
Presto, presto, pria ch'ei venga
Act I Scene IV
Tra quest arbori celata Act I Scene IV
Bisogna aver coraggio Act I Scene IV
Protegga il giusto cielo Act I Scene IV
Riposate, vezzose ragazze! Act I Scene V
Venite pur avanti Act
I Scene V
Ecco il birbo che t'ha offesa Act
I Scene V
Trema, trema o scellerato! Act
I Scene V
Eh via, buffone, non mi seccar! Act II Scene I
Leporello! - Signore? Act II Scene
Ah! Taci ingiusto core Act II Scene I
Amico, che ti par? Act II Scene I
Deh, vieni alla finestra Act II Scene I
V'e gente alla finestra Act II Scene
Meta di voi qua vadano Act II Scene I
Zitto! Lascia ch'io senta Act II Scene I
Ah! ahi! La testa mia! Act II Scene I
Vedrai, carino Act II Scene I
Di molte faci il lume Act II Scene II
Sola, sola in buio loco Act II Scene II
Mille torbidi pensieri Act II Scene II
Dunque quello sei tu Act II Scene II
Ah, pieta, signori miei! Act II Scene II
Ferma, perfido, ferma! Act II Scene
Il mio tesoro intanto Act II Scene II
In quali eccessi, o Numi Act II Scene II
Mi tradi quell'alma ingrata Act II Scene II
Ah, ah, ah questa buona! Act II Scene III
O statua gentilissima Act II Scene III
Calmatevi, idol mio! Act II Scene IV
Crudele! Ah no, mio bene Act II Scene IV
Non mi dir, bell'idol mio Act II Scene IV
Gia la mensa e preparata Act II Scene V (Finale)
L'ultima prova dell'amore mio Act II Scene V (Finale)
Che grido e questo mai? Act II Scene V (Finale)
Don Giovanni, a cenar teco
m'invitasti Act II Scene V (Finale)
Da qual tremore insolito Act II Scene V (Finale)
Ah, dove e il perfido? Act II Scene V Epilogue
Or che tutti, o mio tesoro Act II Scene V Epilogue
Resti dunque quel birbon Act II Scene V Epilogue
Questo e il fin di chi fa mal! Act II Scene V Epilogue
DEATH OF BRUNO WALTER
(1876.09.15 Berlin – 1962.02.17 San
Francisco)
FROM CD BOOKLET
THE SOLTI - ZEFFIRELLI DON GIOVANNI COVENT GARDEN FEBRUARY 1962
2007
PATRICK O'CONNOR
FROM CD BOOKLET
DER DON GIOVANNI VON SOLTI - ZEFFIRELLI COVENT GARDEN 1962 FEBRUAR
2007
PATRICK O'CONNOR (Ubersetzung Stefan Lersche)
![]() |
FROM CD BOOKLET
LE DON GIOVANNI DE SOLTI - ZEFFIRELLI COVENT GARDEN FEVRIER 1962
2007
PATRICK O'CONNOR (Traduction Dennis Collins)
En septembre 1961, lorsque Georg Solti assuma ses
fonctions de directeur musical de la compagnie d’opéra de Covent Garden, l’un
de ses premiers objectifs déclarés consistait en « des programmes plus
équilibrés, avec davantage de Mozart, de Wagner et de Strauss «. La première tâche
que se donna Solti en tant que chef fut une nouvelle production d’Iphigénie en
Tauride de Gluck, suivie par Die Walkure de Wagner en octobre puis par Don
Giovanni en février 1962 - la production qu’on entend sur ces disques.
Si incroyable que cela puisse paraitre, Don Giovanni
n’avait pas été repris par la compagnie depuis la Seconde Guerre mondiale. Les
seuls opéras de Mozart donnés avant-guerre par la troupe de Covent Garden
avaient été Les Noces de Figaro et La Flûte enchantée -tous deux en anglais.
Solti s’employa à changer tout cela et dirigea entre 1962 et 1968 de nouvelles
productions dans leur langue originale de Don Giovanni, Le nozze di Figaro, Die
Zauberflöte et Cosi fan tutte ; pour ce dernier opéra, c’était la toute
première production donnée par la compagnie au Royal Opera House. (On l’y avait
vu en septembre 1947, mais dans la mise en scène de l’Opéra d’État de Vienne.)
L’équipe scénique de Solti pour cette soirée mémorable
avait à sa tête Franco Zeffirelli, qui signa la mise en scène et les décors.
Zeffirelli s’était imposé à Covent Garden en 1959 avec sa célèbre production de
Lucia di Lammermoor de Donizetti chantée par Joan Sutherland (ROHS002).
Toujours en compagnie de Sutherland, il avait remporté un succès triomphal avec
Alcina de Haendel, à Venise en 1960, et c’est cette production qui avait été
choisie pour les débuts de Sutherland sur la scène américaine, au Dallas Opera
en novembre 1960.
Au cours de ce même mois, Zeffirelli avait également
monté Don Giovanni à Dallas - c’était le début de ce qu’il appelait sa « lutte
de toute une vie avec l’opéra de Mozart «. Dans ses décors pour les scènes
nocturnes, Zeffirelli s’efforça d’évoquer un monde « au lendemain de quelque
catastrophe terrible ». Les murs étaient scrofuleux, sombres et balafrés. Pour
l’essentiel, la mise en scène de 1962 à Covent Garden était le prolongement de
ce que Zeffirelli avait conçu pour Dallas. « Je voyais l’œuvre comme une
allégorie en dehors du temps et de l’espace », dit-il. Néanmoins, les costumes
étaient riches, avec brocarts et dentelles, renvoyant à l’époque de la première
représentation de la pièce de Molière en 1665.
Les relations entre Solti et Zeffirelli prirent un
mauvais départ, car le metteur en scène arriva en retard à la première
répétition, et Solti était très à cheval sur la ponctualité;, mais ils
développèrent bientôt une «collaboration chaleureuse et fructueuse», comme
l’écrit Sir Georg dans ses mémoires. La production fut très critiquée en raison
du temps que demandait chaque changement de décor. Tenter de monter des
productions modernes, souvent très élaborées, dans les conditions du XIX siècle
qui prévalaient encore au théâtre jusqu’à sa rénovation à la fin des années
quatre-vingt-dix était un véritable défi pour tout décorateur et metteur en
scène. Le critique lyrique de The Times estima que Zeffirelli avait choisi de «
baigner sa production presque tout entière dans une atmosphère de morosité et
de grandeur romantique », mais même ce journaliste quelque peu hostile dut
reconnaitre que la scène du souper au dernier acte, qui se passait dans une
grande salle bordée d’armures gigantesques, était très impressionnante : « Quel
endroit conviendrait mieux pour un aussi sombre souper ? »
Harold Rosenthal, dans la revue Opera, se montra plus
favorable : « Rares sont ceux qui contesteront que les différents tableaux
scéniques déployés étaient parmi les plus splendides qu’on ait jamais vus sur
aucune scène lyrique. » La scène du mariage de Zeriina et de Masetto évoquait
par ses décors et ses costumes un tableau de Watteau ; il est vrai que cela
jurait avec le reste de l’action, qui semblait se situer un bon demi-siècle plus
tôt, mais c’est un moment qui enchantait toujours le spectateur.
Le public britannique avait été habitué à des orchestres
beaucoup plus lourds dans les opéras de Mozart, ainsi qu’à un traitement moins
raffiné de la comédie dans Don Giovanni. Dans la présente production,
Zeffirelli et Solti allèrent à l’encontre de ces habitudes. Solti nota par la
suite : « Je m’imaginais qu’un pupitre de cordes réduit ne “sonnerait” pas dans
une grande salle. Peu à peu, après des années d’expérience, j’ai appris que ce
n’était pas vrai. Dans les opéras de Mozart, la réduction doit étre assez
drastique - cela contribue non seulement à l’équilibre entre vents et cordes,
mais donne aussi plus de transparence à la texture d’ensemble. »
La seule chose qui avait mis tout le monde d’accord était
la qualité exceptionnelle de la distribution qui avait été réunie. Cesare Siepi
dans le rôle-titre était «fin comme un lévrier, avec une pointe
d’autodestruction dans son énergie même» (The Times). Siepi s’était produit
pour la première fois à Covent Garden en 1950 avec la compagnie de La Scala de
Milan : il tenait le rôle de Pistol dans Falstaff. Mais ce Giovanni marquait
ses débuts avec la compagnie permanente de Covent Garden. La carrière de Siepi
fut basée au Metropolitan Opera de New York, où il chanta plus de quatre cent quatre-vingts
représentations. Don Giovanni fut toujours l’un de ses rôles de prédilection,
et il avait tout le talent vocal, physique et dramatique requis. Lorsqu’il
reparut en Giovanni à Covent Garden en 1973, il se révéla tout aussi magistral et
charismatique.
Le rôle de Leporello était l’une des cartes de visite de
Geraint Evans. Bien qu’il eùt essayé au début de sa carrière de chanter le rôle-titre,
c’est le valet malmené qui convenait à ses talents particuliers d’acteur et à
sa voix aux couleurs plus sombres. Dans son autobiographie, Evans raconte en
détail comment il peaufina son interprétation du rôle au fil des ans : « Ce
n’est pas un gentil personnage du tout, bien au contraire ; il est prêt à
ramasser tout ce que Don Giovanni pourrait abandonner, que ce soit une patte de
poulet, ses vêtements ou même une femme. C’est assez déplaisant, je le sais,
mais le thème de l’opéra est vraiment le bien et le mal, et il ne faut pas
avoir peur de le montrer. » Richard Lewis, qui chante Don Ottavio, David Ward
en Commandeur, et Robert Savoie en Masetto étaient tous des membres estimés de
la compagnie de Covent Garden dans les années soixante. Solti avait sans doute
des liens particuliers avec Ward, dont les interprétations de Wotan, du
Hollandais, de Pogner et du roi Marke dans de nouvelles productions d’opéras de
Wagner données pendant l’ère Solti avaient fait de la basse un chanteur de
stature Internationale
Au XIX. Siècle, Zerlina était considérée comme le
principal rôle féminin de Don Giovanni. (Malibran, Viardot et Patti le
choisirent toutes, de préférence à Anna ou à Elvira.) Cela n’a rien de
surprenant, puisque Zerlina a deux airs ravissants et le grand duo avec
Giovanni, « Là ci darem la mano ». Mirella Freni avait chanté le rôle à
Glyndebourne au cours de la saison 1960, et avait fait ses débuts à Covent
Garden en Nannetta dans la 20 production de Falsfaff signée par Zeffirelli en
1961. Freni a fait l’une des carrières les plus longues et les plus réussies de
toutes les sopranos italiennes du dernier demi-siècle.
Leyla Gencer, la plus célèbre soprano turque de tous les
temps, fit une carrière remarquable, surtout en Italie, dans un vaste
répertoire qui s’étendait de Monteverdi à Poulenc. Elle fut l’une des
figures-clefs dans la reprise de bon nombre d’opéras de jeunesse de Verdi au
cours des années cinquante et soixante, ainsi que de ceux de Donizetti et de
Bellini ; elle grava peu de disques, mais devint l’une des prima donna les plus
recherchées à l’époque du microsillon « pirate ». Cette cantatrice parfois
controversée inspirait une véritable dévotion à certains admirateurs
fanatiques.
Sena Jurinac fit ses débuts à Covent Garden en 1947. Elle
était l’une des cantatrices les plus appréciées de la compagnie de l’Opéra
d’État de Vienne, spécialisée dans Mozart et Richard Strauss, et était
également une grande interprète du lied. Son Elvira n’a aucun des aspects
grotesques ou hargneux qu’on prêtait souvent à son personnage pour les opposer
à la noble souffrance de Donna Anna. « La musicalité inhérente de Jurinac, écrit
Harold Rosenthal, son sens du style et sa sincérité en font l’interprète idéale
de Mozart. »
Au début de sa carrière, Solti avait travaillé comme
répétiteur au Festival de Salzbourg, où il entendit Toscanini diriger Die
Zauberflöte et Bruno Walter Don Giovanni. « J’ai compris pour la première fois
de ma vie, écrit-il, la grandeur de ces opéras. » Bruno Walter mourut le 17
février 1962, deux jours avant la représentation historique préservée ici.
Solti et l’administrateur général de la compagnie. Sir David Webster,
décidèrent de dédier la soirée à la mémoire de Walter. On entendra le discours
de Webster et la marche de Die Zauberflòte que Solti choisit comme œuvre
musicale sur les plages bonus.